Dobby

Entre le casque réfrigéré et le crâne nu, j’ai choisi le crâne nu.

Tant pis, mais la torture du moment, prolongée par un mal de tête lancinant est beaucoup trop intense. Et puis avoir la tête à moins 20 degrés pendant plus de trois quart d’heure gâche les instants passés dans l’annexe de chez Léon. Une relation particulière se noue petit à petit entre moi et cet établissement : il y a comme un petit quelque chose dans les rituels de la chimio qui me rassure, qui me fait tenir la barre : je ne veux pas passer à côté. Porter un casque réfrigéré est un tel supplice que je suis obligée de rentrer dans une forme d'auto-hypnose, un isolement, qui me coupe de l’instant présent. D’ailleurs, toutes les patientes, la tête recouverte de ce casque, se recroquevillent sur elles-mêmes comme des âmes en peine : c’est qu’il faut une sacrée dose de volonté et une motivation sans faille pour supporter ce calvaire. Je respecte leur choix mais ce n’est pas le mien.

Je vais donc de nouveau ressembler au Dobby d’Harry Potter, ce petit elfe de maison contraint de servir la famille Malefoy. Fort heureusement il fut affranchi de son esclavage par l’esprit affûté du jeune magicien.

Pour moi, refuser de porter ce casque est aussi une forme de libération : mon énergie je veux pouvoir la garder pour autre chose.

Comments

[isabelle]

même sans rien sur ta petite tête,tu dois être jolie comme un coeur!

bon courage pour aujourd'hui jeudi!!!

isabelle



bises