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Cancer : quelle aventure... quand sert le cancer
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8 août 2012

L'écureuil

 

ecureilJe commence à m’habituer à la procédure de l’étude comparée du Topotécan/PM 01183. Je remplis mon bulletin journalier avec soin et je le remets chaque lundi à Pauline, la cherchée de recherche du protocole. J’attaque donc mon deuxième cycle. Chaque cycle comprend 3 lundis de suite puis une semaine de repos. Un premier point sera fait le 16 août à travers un scanner et la vérification des marqueurs.

Objectivement parlant, il me semble que je vais mieux. Certaines positions de yoga me paraissent plus faciles à exécuter, mon ventre gonflé se plie beaucoup mieux en avant et les extensions me sont moins pénibles. Mes points de côté autour du foie, après d’énormes douleurs jusqu’à la semaine dernière, ont presque disparus.

J’ai deux difficultés encore à résoudre avec mes médecins. Le jour même de l’injection - Quelques heures après - je rends à la nature et par le haut le peu d’aliments que j’ai ingurgités dans la journée ou la veille. Je prends mes précautions et j’avale des purées, de telle sorte que l’acte même de régurgiter est moins difficile. Je pense à toutes les générations avant moi qui étaient malades pendant des jours et des jours et je peux m’imaginer les souffrances endurées : mon malaise à moi, au moins, ne dure pas. Le lendemain plus de nausées, tout juste quelques hoquets intempestifs lorsque je mange. Mais les deux heures passées à chavirer dans les nausées me semblent interminables.

L’autre souci est une migraine qui ne régresse ni au doliprane, ni à la Lamaline. Le seul geste qui me soulage est le massage de mon front à l’essence de menthe poivrée et curieusement lorsque mon JJ appose ses mains sur mon crâne, une forme de résonnance rend la douleur moins intense. J’ai appris dernièrement, grâce à Françoise, que nous sommes faits de vibrations et il semblerait que la force vitale de JJ équilibre la pauvre petite chose que je suis lorsque je suis en souffrance. Il n’en reste pas moins vrai que la douleur est forte et je voudrais éviter de passer à la morphine. Mais il me semble que l’on ait trouvé la solution : je prends maintenant du Topalgique 100 et aujourd’hui, mardi, je suis dans la douceur extrême de la non-douleur. Je me délecte de ne ressentir ni tensions, ni piques, ni malaises !

Je me souviens de mes moments de pleine santé où la douleur n’existait pas, ou si peu ! Je me surprends à jouir beaucoup plus qu’avant de mes instants de détente et si la maladie a un avantage c’est bien celui-là : profiter de la vie, de la belle vie qui nous entoure. Une conscience affutée de la beauté de la nature, de la magie du soleil qui se lève et de la pluie qui tombe sur mon visage, une conscience aussi plus pointue de la belle importance des gens que j’aime.

J’apprends à vivre ces instantanés de bonheur pleinement, consciente que je peux le faire que lorsque je suis bien. Je veux dire quand je suis bien " physiquement ". Lorsque la dictature du cancer s’impose à moi en résultats négatifs, je m’effondre. Lorsque je vais mieux, je profite pleinement. Gagner au Loto, avoir un diamant plus gros qu’une cerise au doigt ou dans mon coffre-fort, posséder mille choses ne me réjouirais pas autant qu’une matinée sur ma terrasse à écrire, à lire et à trainer. Penser au prochain week-end où je vais profiter de mon petit-fils, de mes enfants, projeter et organiser de petites escapades en amoureux ou entre amis ... Ainsi va la douceur et le calme du répit. Je me fortifie et comme le ferait un petit écureuil qui stocke quelques graines glanées par-ci par-là, j'emmagasine des énergies, je grignote des calories et je stimule ainsi mes forces vives.

 

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