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Cancer : quelle aventure... quand sert le cancer
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13 juillet 2012

Le Topotécan - Partie II

doigts croisésLes protocoles ne sont pas administrés dans la grande salle des perfusions mais dans des petites chambres de 4 lits appelées annexes. Les procédures rigoureuses imposées par les laboratoires en sont peut-être la cause.   

Je ne sais pourquoi je pense au Journal d'Anne Franck : à cause du nom que l'on donne à l'endroit ? À cause du côté exiguë des murs ?  Non ! Je sais : comme la petite juive-allemande devenue néerlandaise, je ressens ici la contrainte de l'enfermement pourtant incontournable et inévitable - elle pour échapper aux camps de concentration, moi pour éradiquer la maladie - et comme pour adoucir cette obligation, il me semble qu'un nuage de ouate doux, enveloppant et sécuritaire flotte au dessus de chaque lit - Pour elle l'annexe se transforme au fil du temps en un refuge, tout comme pour moi -

Nous sommes toujours marqués par nos lectures d'adolescent ! Mon cerveau fait parfois des liens inattendus. Ce rapprochement étrange entre cette jeune fille et moi-même, je le fait peut-être aussi parce qu'elle n'a pas hésité à écrire régulièrement en couchant sur son journal son ressenti et sa vie tout en s'adressant à son amie imaginaire Kitty, comme je le fais aujourd'hui régulièrement sur la toile. Mais je dois m'arrêter là et bien vite je sors de mon esprit vagabond cette comparaison empreinte de tristesse d'autant plus que le dynamisme et la bonne humeur inondent rapidement la petite salle : l'infirmière qui officie ici est la joie de vivre incarnée.

Je n'ai pas été contrariée par le choix du Topotécan. Je me bats rarement face à la loterie du destin. Ce n'est ni bien, ni mal et lorsqu'il met son petit grain de sable sur ma route, ma foi, je me dis que je n'y peux rien !

Je suis la première arrivée dans la chambre. Je prends place sur le lit juste à côté de la porte et très rapidement je suis rejointe par 3 autres femmes. Je les sens habituées aux lieux. L'une d'entre elles s'installe avec un très joli ouvrage à broder qui viendra bientôt orner un bavoir de bébé, l'autre  s'allonge bien vite sur son lit, la 3ème prend des nouvelles des unes et des autres. Je comprends qu'elle vient ici depuis plus de 8 ans : elle connaît tout le monde et beaucoup de personnes viendront dans la matinée prendre de ses nouvelles !!! ... L'infirmière nous présente  en nous disant que nous allons nous retrouver ensemble tous les lundis. Je trouve ça plutôt sympa puis je me concentre sur Pauline, l'attachée de recherche de mon protocole : je dois remplir comme pour Rosia, un petit carnet de suivi journalier qui servira à l'étude des réactions liées cette fois-ci au Topotécan. Prise de tension et de température. Questionnaire médical sur mes symptômes du jour... La routine. Pour la première fois nous allons utiliser le Port à Cath. Tout se passe bien si ce n'est une petite allergie qui se manifeste par une espèce de chaleur pas très agréable autour de mon cathéter mais de façon rapide et efficace le problème est vite résolu par la mise en place de pansements antiallergiques.

C'est à ce moment-là que l'infirmière m'explique l'utilisation du casque réfrigéré : Eh oui ! Peut-être vais-je éviter la chute des cheveux bien que la première utilisation de cet instrument de torture me laisse assez perplexe sur ma volonté de tenir la longueur du supplice : en effet, dès que l'engin glacé est plaqué sur ma tête, je tombe presque dans les pommes tant la douleur est forte ; ce n'est pas un étau qui m'enserre le crâne mais un bulldozer qui enfonce dans chaque millimètre de la surface de mon cuir chevelu de gros clous pointus. Le but est de provoquer une puissante vasoconstriction de telle sorte que le médicament administré ne vienne pas se loger dans les petits bulbes de mes chers cheveux. Pour m'encourager les filles, par expérience et solidarité, me disent que la douleur passe au bout de quelques minutes. Ce qui est tout-à-fait juste sauf qu'il faut changer le casque tous les quarts d'heures car, à l'air ambiant, il a tendance à se réchauffer ! Alors la torture recommence de plus belle ! Nous sommes bien loin du salon douillet de ma coiffeuse Caro et du ridicule casque à trou que nous conte Lynda Lemay dans une de ses inénarrables chansons ! Allez ICI si vous voulez rire de plaisir.

J'ai été jusqu'au bout de cette première expérience et je me demande bien si je vais la renouveler. D'autant plus que Laurence, une fille drôlement chouette que j'ai rencontrée par l'intermédiaire de mon blog, vient de me parler de perruques peut-être plus adaptée que la mienne : je l'avais achetée sur un coup de tête, il y a bien longtemps, bien avant la maladie et elle n'est pas franchement adaptée à mes problèmes actuels... Je vais donc réfléchir ... Peser le pour, peser le contre…

Pour l'heure nous sommes vendredi. Après 3 jours de migraines intenses et de légers "tord-boyaux", la fatigue s'est installée. Celle des chimios. Celle avec laquelle il ne faut pas lutter. Celle qui faut accepter, apprivoiser. Il me semble qu'elle est moins puissante que celle provoquée par le Carboplatine et le Taxol mais je n'ai pas encore suffisamment de recul.

Je croise tous les doigts de mes mains et je me permets de prendre aussi les vôtres pour que le Topotocan éradique toutes mes méchantes tumeurs.

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Commentaires
F
une nouvelle épreuve mais tu y arriveras, avec notre soutien moral et affectueux, JP et fabiel
R
LES DOIGTS... enfin le reste est bon et en plus sincére!!!
R
Je croise les doitgs trés fort pour toi, en plus, tu sais je suis une grande habituée de cette pratique!!!!! Courage!
I
Je joins mes doigts à ceux de tes amis.<br /> <br /> Gros bisous
F
Je croise également les doigts !<br /> <br /> Gros bisous à tous les 2
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