Partie remise

Je n'ai pas eu ma chimio aujourd'hui. Le Dr Ray-Coquard a donné des ordres et le protocole Rosia est très strict: il faut un délai d'une semaine après une opération mineure, et quatre après une opération majeure pour que l'Avastin soit administré. L'ablation de la double J étant considérée comme mineure, tout a été reporté à la semaine prochaine. Après la déception du moment, je ne suis pas mécontente de ce répit. Une fatigue depuis dimanche m'empêche de me réjouir vraiment de ne ressentir ni douleur, ni  gêne. Fini les antibiotiques à prendre, fini les infections urinaires à surveiller, je vais donc mettre à profit ces quelques jours pour recharger mes batteries.

La visite chez Léon n'a pourtant pas été improductive puisque j'ai compris qu'il me reste 2 cures de Carboplatine-taxol et qu'ensuite seul l'Avastin me sera administré. Une demi-heure de perfusion tout les 21 jours et basta...Il faudra pourtant qu'il soit efficace cet Avastin et fasse ses preuves sur moi pour que je puisse bénéficier du protocole jusqu'au bout. Le but est toujours le même : carboniser cette tumeur sur le grand épiploon qui empêche toute opération pour l'instant. Un scanner sera fait le 20 février et je revois le Dr Ray-Coquard le jour de ma 8ème chimio, le 22.

On en a profité pour faire une échographie de contrôle sur le Picc : j'ai une gène importante au point d'entrée de la tubulure et plus de retour veineux. Il faut être sûr qu'aucun caillot n'empêche son bon fonctionnement. J'ai demandé aussi de tenter de nouveau la pose d'un Pacc. La différence de confort est énorme : plus de précaution à prendre pour ma douche - Le dispositif étant interne - et je pourrai me baigner cet été sans contrainte aucune dans les eaux limpides d'une piscine ou mieux carrément dans la mer.  Apparemment tout le monde est d'accord. L'intervention se ferait au mois de mars. Que de projets !!!

Peggy, la coordinatrice de Rosia a fait des pieds et des mains pour trouver une infirmière de libre afin changer le pansement de mon Picc et provoquer avec de l'Héparine, un anticoagulant, le fameux retour veineux - aucun problème n'ayant été détecté à l'échographie - Un petit couac puisque les infirmières des pansements et des prises de sang n'ont pas voulu le faire...Il a fallu que l'on me case en annexe avec une infirmière débordée mais qui gentiment a accepté de faire les soins nécessaires. J'y ai croisé Mélanie, celle qui m'administra la première mon protocole : il est bon de revoir ses soignants, vous savez " les aidants ", ceux qui prennent le temps de vous faire un sourire, ceux qui se souviennent de vous, ceux qui, par leur écoute, vous remettent dans le jeu et vous font avancer d'une case sur le grand échiquier de la vie.

Et dire "Echec et mat " à mon ennemi... j'en rêve !