Megève
Il nous aura pas fallu longtemps pour boucler les valises : plus rien ne me va, je tourne donc sur 2 pantalons , 3 tee-shirts et un pull! Fini l'éternelle question : mais que vais-je mettre ?Le sac le plus lourd est celui des médicaments!
3 mois de vie en autarcie entre Oullins, la pharmacie, le Centre Léon Bérard et les chambres d'hopital : mon JJ et moi, on n'en pouvait plus de tourner en rond, 3 mois d'été lourds de peurs, concentrés en émotions, à tenter de se construire autour de la terrible nouvelle de la maladie, à obliger sa pensée de ne pas sombrer dans le noir, à la recherche d'un souffle frais, souvent trouvé d'ailleurs à travers mes relaxations et mes méditations, mais semblables aux insectes pris au piège, nous avions besoin d'espace.
Quelques heures de voiture , nous voilà sur la terrasse du Rostachon, petit restaurant megèvan, couverts jusqu'aux oreilles- il fait 12 °- lunettes sur le nez : le soleil brille et c'est comme une impression de chocolat chaud versé sur une glace à la vanille! ça boost.
J'ai devant moi une assiette du" Bucheron". Vous dire que j'avale 3 grosses pommes de terre, 2 tranches de jambon du pays, trempés dans une cassolette de Vacherin tiédie au four et une salade verte comme les prés qui nous entourent, vous épaterait? .... Alors je vous épate.
Avec en prime un vrai plaisir de gourmande. J'ai le sentiment d'être gonflée à l'hélium : regarder mon JJ déguster un petit vin blanc du pays fini de me mettre en joie.
Après ces 3 mois d'été passés sous la tente, nous sortons un petit bout de nez dehors et apprenons à oublier la maladie .
Que c'est bon.